Vie à Strasbourg, découvertes agricoles et visite de Rouffach

21 septembre 2007. Voilà 10 jours que je suis dans la capitale Alsacienne. En 10 jours, me voilà devenue une véritable citadine … Cela n’a pas été facile. Mais j’y suis arrivée. Malgré moi.

Après la découverte de mes appartements commence le parcours du combattant pour obtenir les formulaires d’inscriptions, cartes de Resto U, Bus Tram, bibliothèque, sécurité sociale (passage obligé pour tous les étudiants des villes).

Son principal intérêt ? Me faire découvrir Strasbourg. Je suis une exploratrice des temps modernes. Finies les forets pleines d’ours et d’écureuils, finis les lacs gelés du Québec. Ici, je fais le tour et les contours des rues, je passe devant les boutiques, découvre la gastronomie alsacienne, marche aux cotés des maisons à colombages, prend le tram dans un sens, puis dans l’autre, m’arrête devant une des nombreuses boulangeries-pâtisseries, et salive devant les bretzels…

Vous allez me dire, « c’est pas très original, tout le monde fait ça ! ». C’est que vous avez oublié qu’à Saint Etienne, je ne sortais pas trop, étant donné le travail du DUT GBGE, et aussi, que les bus se terminaient à 20h. Et puis, en tant que GB, je préférai grimper sur la colline pour acheter du fromage de chèvre …  Ici, pas de soucis. Les bus s’arrêtent à 23h30, il n’y a pas de fermes et quand à la licence …

Justement, tiens, parlons en de la licence. Je suis donc en licence professionnelle d’agronomie, option agriculture durable à la fac de géographie de Strasbourg. Nous sommes 18, uniquement deux filles et je suis la seule à n’être pas issue d’une filière agricole.

Au début, je ne comprenais pas tout aux différents sigles techniques, mais je m’y suis faite.

Ces deux premières semaines n’ont pas été trop intenses. La classe a été séparée en deux et nous sommes partis à 6 dans un petit village Haut-rhinois, Rouffach, pour une remise à niveau de trois jours, en agronomie.

Intellectuellement, c’était intéressant. J’ai eu des révélations sur le véritable visage de l’agriculture française. Il y a de véritables aberrations ; dans la P.A.C. en particulier.

La Politique Agricole Commune aide les agriculteurs en leurs subventionnant leurs actions pour l’environnement (exemple : mise en place d’une Culture Piège à Nitrate pour dépolluer les sols des reliquats des engrais). C’est une bonne idée. Malheureusement, dès que la technique environnementale est « passée dans les mœurs », c'est-à-dire au bout d’un temps, les aides sont supprimées, le manque à gagner provoqué par ces techniques n’est plus comblé, résultat, les agriculteurs stoppent cette activité. Et on repart en arrière.

En bref, les avancées environnementales en agriculture ne sont que des illusions, elles ne reposent que sur la minorité des agriculteurs persuadés de la …. De ces pratiques.

En même temps, il ne faut pas jeter la pierre sur les exploitants agricoles. Il faut qu’ils fassent fonctionner leur entreprise et pour cela, ils sont obligés de voir souvent à court terme pour nourrir leur famille. 

Encore un illogisme. Pour faciliter le travail des agriculteurs et améliorer leurs qualités de travail, on se tourne maintenant vers un travail plus simple de la terre. On supprime par exemple le labour que l’on remplace par un semis direct. Sur une parcelle de maïs, on sème du maïs et également des CIPAN (Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrate, comme je l’ai expliqué plus haut). La mise en place des CIPAN entre dans les bonnes pratiques agro- environnementales. C’est souvent du Ray Gras (graminée). Cette graminée végète pendant tout le cycle de production du maïs et dès qu’on récolte ce dernier, elle se développe. Malheureusement, lorsque l’on a des années très humides, le Ray gras devient une véritable prairie. Il est impossible de ressemer le maïs sur la parcelle car l’herbe l’étoufferait. Si l’agriculteur a choisit de ne pas travailler le sol, il n’a pas d’autres moyens, pour s’en débarrasser, que de mettre des pesticides qui à leur tour se retrouveront dans les sols puis dans les eaux.

Bilan : Au lieu de gérer le problème des nitrates à la source, on répond en apportant un autre problème encore plus grave. Car on ne sait pas comment se comportent les pesticides dans les différents compartiments (eau, sol,air ). Ce que l’on sait, c’est qu’ils ont de multiples interactions entre eux.

Interactions positives, ou négatives …

Je vous conseille de lire l’interview d’un philosophe dans la Revue Durable du mois d’Août qui parle de la gestion des problèmes, par d’autres problèmes…

Mis à part ces révélations, j’ai fait du tracteur, découvert de nouvelles façons de vendanger et dégusté des vins.

Nous avons aussi eu l’occasion de visiter Rouffach et ses restaurants puisque la cantine du Lycée agricole était immangeable.

C’est un très joli village, au pied des Vosges, entouré à l’ouest par les vignobles et à l’est par les grandes cultures (maïs principalement). La vieille église de style gothique est très impressionnante par sa taille et les décorations externes (je n’ai pas vu l’intérieur) et les vieilles maisons ont, bien sur des colombages et de beaux géraniums aux fenêtres !

Il y a aussi des cigognes, évidemment !

Maintenant, je m’en vais découvrir la Suisse.

Plus précisément le village de Forel-sur-Lavaux, dans le Canton de Vaux, pour un stage de deux semaines en immersion dans une exploitation agricole. J’ai choisi une exploitation caprine avec transformation et vente directe. Merci Raymonde !

Comments

[Cendrillon]

Salut!
Bien contente que tu ais trouvé tes marques dans le nord, et c'est évident que ça doit changer de St Etienne. En tout cas j'essayerais de venir sur ton blog pour voir ou tu en es et suivre l'évolution de l'agriculture francaise. C'est intéressant la façon dont tu en parles.
Bonne continuation et bon stage
By
Marlène

[Nicole]

Je tombe sur ton blog par hasard, je suis une blogueuse strasbourgeoise... Eh bien bienvenue donc chez nous autres!
Je crois que la vie estudiantine ici devrait te plaire quoique tu habites un peu loin du centre...
Bon week-end
NICOLE